Au mois de Juin, la direction générale du Trésor a publié une note concernant la destruction des emplois et les reconversions professionnelles. En 2020, 1,2% des emplois ont été détruits en France à cause du Covid. L’emploi est toutefois reparti à la hausse au premier trimestre 2021 avec notamment des reconversions professionnelles dans différents secteurs.
La note souligne ainsi l’importance pour les entreprises et pour les salariés de mettre à profit les possibilités de formation en fonction des compétences de chacun.
Mais alors comment suivre ces compétences ? Et quel dispositif pour accompagner une reconversion due à l’évolution du marché ?
La gestion prévisionnelle des emplois et des compétences
Depuis quelques années, la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC), est une méthode utilisée dans certaines entreprises pour faire face aux évolutions du marché. Il s’agit d’une stratégie pour « adapter à court et moyen termes les emplois, les effectifs et les compétences aux exigences issues de la stratégie des entreprises et des modifications de leurs environnements économique, technologique, social et juridique ».
Un objectif d’adaptation qui prend tout son sens dans des situations comme la crise sanitaire actuelle et ses conséquences.
Si la GPEC est obligatoire pour les entreprises de plus de 300 collaborateurs (Loi Borloo, 2005), elle est aussi intéressante pour les entreprises de moins de 300 salariés afin d’appréhender les prochaines évolutions des marchés et de répondre aux besoins de formations.
Pourquoi la mettre en place et comment ?
L'objectif principal de la GPEC est de toujours être au courant au sein de l’entreprise des compétences des salariés par rapport aux besoins de l'entreprise et du marché. Il est ainsi possible de s’assurer que chaque collaborateur est toujours qualifié ou si des formations sont nécessaires.
Comme le souligne le Ministère du travail, la GPEC permet aux entreprises de renforcer leur dynamisme mais aussi aux salariés d’être acteurs de leur parcours professionnel au sein de l’entreprise, ou en dehors, s'ils envisagent de changer d'organisme.
Un plan de GPEC peut être appliqué à l’échelle d’une entreprise, d’un territoire ou d’une branche professionnelle. Il s’agit toujours de mettre en place un dispositif composé de plusieurs outils pour suivre les compétences de chacun.
Tout d’abord, une cartographie des compétences croisée avec l’organigramme d’entreprise permet d’avoir rapidement une idée des compétences de chacun par rapport aux besoins s’ils sont bien définis sur la fiche de poste. Cette cartographie facilite la visibilité sur les possibilités de mobilité interne et les besoins en formation, un second outil essentiel de la GPEC pour agir concrètement.
Les entretiens professionnels sont un autre outil qui peut vous permettre d’être à jour dans votre objectif de gestion des emplois et des compétences. Il en existe trois types : l'entretien annuel d'évaluation, l'entretien professionnel et l'entretien professionnel récapitulatif.
Chacun a un objectif précis mais ils vous permettent d'obtenir une vue globale actualisée sur les compétences et les formations réalisées.
N'hésitez pas à consulter nos conseils pour vous préparer au mieux à ces entretiens de bilan !
Dispositif TRANSCO lancé en début d’année
En janvier a été lancé un nouveau dispositif intimement lié à la GPEC pour faciliter les reconversions dues à la crise sanitaire. Il s’agit du dispositif Transitions collectives (Transco) qui a pour mission de « permettre aux entreprises d’anticiper les mutations économiques et d’accompagner leurs salariés à se reconvertir ».
Il met ainsi en relation les entreprises qui sont en recherche active de main d’oeuvre avec celles qui sont en difficulté. Les entreprises qui recherchent sans succès des salariés sont souvent confrontées à un manque de compétences de la part des candidats potentiels. Il est donc question de mettre à disposition une possibilité de se former pour ces actifs dont l’emploi est menacé par la crise tout en évitant la case chômage.
Comment fonctionne Transco ?
Le dispositif est actif depuis le 15 janvier 2021. Le salarié qui souhaite l'utiliser doit monter un dossier avec son entreprise actuelle. Il y a accès s'il travaille depuis 2 ans minimum dont 1 an dans l'entreprise qu'il souhaite quitter et il faut bien sûr que son emploi soit considéré comme en danger.
Lorsque la demande est acceptée, le salarié a accès à une formation qualifiante d'un maximum de 24 mois durant laquelle il conserve son contrat de travail et donc son salaire. Si la formation aboutit, il obtient un contrat avec l'entreprise qui recherche de nouveaux talents.
Le dispositif nécessite bien sûr de suivre les compétences du salarié entre l'entreprise de départ et l'entreprise d'accueil pour savoir lesquelles nécessitent une formation. Pour cela, la signature d'un accord de GPEC dans l'entreprise de départ est nécessaire. « Les salariés bénéficieront ensuite d’un accompagnement pour élaborer leur parcours de reconversion auprès d’un conseiller en évolution professionnelle ».
Au niveau de l'entreprise, l'Etat finance en partie la formation et la rémunération en fonction de la taille de l'entreprise :
- 100% pour les entreprises de moins de 300 salariés
- 75 % pour les entreprises de 300 à 1 000 salariés
- 40 % pour les entreprises de plus de 1 000 salariés